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J’aimerais faire un petit retour sur l’expression #NotAll***
« Historiquement », les féministes l’utilisent ironiquement pour dénoncer les propos des hommes qui viennent faire « ouin ouin pas moi » lorsqu’elles utilisent la formule « #MenAreTrash ». 1/
« Historiquement », les féministes l’utilisent ironiquement pour dénoncer les propos des hommes qui viennent faire « ouin ouin pas moi » lorsqu’elles utilisent la formule « #MenAreTrash ». 1/
À mon sens, on peut l’utiliser dans d’autres situations, n’incluant pas une oppression systémique. 2/
Le #NotAll*** vise à ironiser face à celleux qui confondent individu et groupe social. Lequel groupe social offre non seulement un sentiment d’appartenance à ses membres mais aussi un certain prestige offert par l’histoire de ce groupe, les réussites individuelles, etc. 3/
Pour autant, si ces membres jouissent de certains avantages (notamment capital social), il faudrait avoir des œillères pour penser qu’ils sont tous semblables et vont toujours dans le même sens, pensent pareil, etc… 4/
Prenons l’exemple des journalistes. Je suis une journaliste banale, pas connue et pas spécialement talentueuse. Pour autant, mon métier m’apporte un véritable prestige social, une reconnaissance et des avantages (essentiellement symboliques). 5/
Bref, il m’apporte un capital social au sens bourdieusien sans que j’ai à faire particulièrement d’effort car je jouis de l’héritage de mes talentueux pairs et des stéréotypes associés à la profession. 6/
Mais, si demain un de mes confrères fait une énorme bourde et qu’il est cloué au pilori, dois-je me désolidariser ? Ou dois-je me flageller ? Ni l’un ni l’autre, ce serait ridicule car je ne suis pas responsable de ses actes. 7/
Si je me désolidarisais, il serait légitime que ses contradicteurs se moquent avec un #NotAllJournalists. Car, ces mêmes contradicteurs, en extrapolant sur des écueils récurrents des journalistes visent non pas les individus pris un à un mais un groupe social. 8/
Si je n’ai rien à me reprocher, je n’ai rien à dire. La seule chose que je pourrais faire (et ferais), ce serait défendre mes collègues si et seulement si la critique est injuste, injustifiée et ne repose absolument sur rien, et ce quel que soit le point de vue. 9/
Parce que les injustices sont inacceptables. Sinon, je n’ai juste pas à ramener ma fraise, ni pour me désolidariser, ni pour apporter un soutien tiède au nom d’une quelconque appartenance sociale. 10/
Les exemples de la sorte sont multiples. On pourra tout aussi bien parler des végétariens, des sportifs, des scientifiques, etc… 11/
