
Ce dimanche les électeurs roumains seront appelés à se rendre aux urnes afin de renouveler leur Parlement, composé du Sénat et de la Chambre des Députés.
Voici un thread récapitulant les partis en lice et les enjeux de ce scrutin :
I. Partis politiques en lice
PSD : Parti Social-Démocrate (Soc-dem/Cons soc/Nat de G), 133 députés et 68 sénateurs, opposition.
PNL : Parti National Libéral (Lib-cons/
), 82 députés et 31 sénateurs, parti du Premier ministre sortant Ludovic Orban.





-


-
PLUS : Parti de la Liberté, de l’Unité et de la Solidarité (Soc-lib/Prog/Anti-corrup).
Nouveau parti fondé en 2018 par l’ancien Premier ministre d’un gouvernement technique entre 2015 à 2017, et l’actuel président du groupe Renew Europe, Dacian Cioloș.

Nouveau parti fondé en 2018 par l’ancien Premier ministre d’un gouvernement technique entre 2015 à 2017, et l’actuel président du groupe Renew Europe, Dacian Cioloș.


-
PRO : Pro Roumanie (Soc-dem/Soc-lib/
), fondé en 2018 par des membres du
PSD et de l’
ALD opposés à la réforme du Code pénal concernant la corruption.
-
ALD : Alliance des Libéraux et Démocrates (Soc-lib/Cons soc), ancien allié du gouvernement
PSD jusqu’en 2019.




-






Parti né en 2015 des membres du
Parti Conservateur (Nat-cons/Soc-lib) ayant refusé la fusion avec le
Parti Libéral-Réformateur (Lib) afin de créer l’
ALD.
Lors de l’élection de 2016 il n’obtient pas d’élu mais fut rejoint en cours de législature par des députés…



Lors de l’élection de 2016 il n’obtient pas d’élu mais fut rejoint en cours de législature par des députés…
…et des sénateurs de l’
ALD s’opposant à la réforme du Code pénal.
PRM : Parti de la Grande Roumanie (Nat-cons/
/Union
), 0 député et 0 sénateur.
PER : Parti Ecologiste Roumain (Lib vert), 0 député et 0 sénateur.











Nouveau parti fondé en 2016 par l’activiste Claudiu Crăcium.


Nouveau parti fondé en 2019.
II. Mode de scrutin
Le parlement bicaméral de la Roumanie est composé d’un Sénat de 136 sénateurs et d’une Chambre des Députés de 329 députés.
Les sénateurs et les députés sont élus au scrutin proportionnel de liste…
Le parlement bicaméral de la Roumanie est composé d’un Sénat de 136 sénateurs et d’une Chambre des Députés de 329 députés.
Les sénateurs et les députés sont élus au scrutin proportionnel de liste…
…dans 42 circonscriptions (les 41 județe (”départements”) + la ville de Bucarest) pour 308 députés et 134 sénateurs.
Les partis doivent franchir un seuil de 5% pour d’obtenir une représentation parlementaire. Ce seuil est élevé à 8% pour les coalitions.
Les partis doivent franchir un seuil de 5% pour d’obtenir une représentation parlementaire. Ce seuil est élevé à 8% pour les coalitions.
4 députés et 2 sénateurs sont élus dans une circonscription mondiale afin de représenter la diaspora roumaine.
Et enfin, 17 députés sont élus afin de représenter les « minorités nationales ».
Ces sièges ne sont pas concernés par le seuil électoral.
Et enfin, 17 députés sont élus afin de représenter les « minorités nationales ».
Ces sièges ne sont pas concernés par le seuil électoral.
Sont représentés :
-les allemands,
-les arméniens,
-les bulgares,
-les grecs
-les polonais,
-les roms,
-les lipovènes,
-les serbes,
-les slovaquo-tchèques,
-les turcs,
-les ukrainiens,
-les italiens,
-les albanais,
-les juifs,
-les croates,
-les macédoniens,
-les ruthènes.
-les allemands,
-les arméniens,
-les bulgares,
-les grecs
-les polonais,
-les roms,
-les lipovènes,
-les serbes,
-les slovaquo-tchèques,
-les turcs,
-les ukrainiens,
-les italiens,
-les albanais,
-les juifs,
-les croates,
-les macédoniens,
-les ruthènes.
III. Historique
Les dernières élections législatives, en 2016, ont donné une large victoire au
PSD qui échoue de peu à obtenir la majorité absolue dans les deux chambres avec 154 députés sur 329 et 67 sénateurs sur 136.
Les dernières élections législatives, en 2016, ont donné une large victoire au

Voici la composition de la Chambre des Députés :
PSD = 154
PNL = 69
USR = 30
UDMR = 21
ALD = 20
PMP = 18
Minorités nationales = 17







9 jours après les élections un accord de gouvernement fut trouvé entre le
PSD et l’
ALD. La majorité dispose alors de 76 sièges au Sénat et de 174 sièges à la Chambre.
Mais ce sont quatre années très mouvementés qui s’ouvrent pour la Roumanie…


Mais ce sont quatre années très mouvementés qui s’ouvrent pour la Roumanie…
La première difficulté vient dès la nomination du futur premier ministre. Ou plutôt de la future première ministre. En effet la coalition propose Sevil Shhaideh pour le poste. Mais le Président roumain (Klaus Iohannis,
PNL) s’y opposa comme l’y autorise la constitution.

Les liens de cette dernière avec le régime de Bachard el-Assad n’est pas étranger à ce refus ainsi que le trop grande proximité de
Shhaideh avec le président du
PSD,...


…Liviu Dragnea, qui ne peut briguer la tête du gouvernement lui-même suite à une condamnation pour fraude électorale
.

Ce fut donc finalement Sorin Grindeanu qui fut nommé premier ministre le 4 janvier 2017. Son gouvernement
PSD+
ALD reçu l’appui de l’
UDMR ainsi que des élus des
minorités nationales.




Mais la prise d’un décret réduisant les peines de prison notamment pour les abus de pouvoir (et donc le président de la Chambre
Dragnea) va entrainer à partir du 22 janvier 2017 des manifestations monstres dans toute la Roumanie. Les plus importantes depuis 1989.

Celles-ci poussent plusieurs ministres à la démission avant que l’
ALD ne présente une motion de censure contre Grindeanu.
Le
PSD s’y rallie. Le gouvernement est renversé le 21 juin 2017.
Mihai
Tudose est alors nommé Premier ministre et forme un gouvernement le 29 juin 2017

Le

Mihai

En octobre de nouveaux scandales de corruption font démissionner plusieurs ministres (dont
Shhaideh).
Ils déclenchent également la création d’un parti dissident du
PSD :
PRO Roumanie. 9 députés et 2 sénateurs le rejoignent, réduisant ainsi le majorité du gouvernement.

Ils déclenchent également la création d’un parti dissident du


La situation ne s’améliore pas pour le gouvernement si bien que le premier ministre est désavoué par son propre parti et démissionne le 16 janvier 2018.
La députée européenne Viorica
Dăncilă est nommée par le Président Iohannis le 29 janvier 2018 pour lui succéder. Elle devient ainsi la première femme à diriger un gouvernement roumain.
C’est la troisième personne à occuper se poste en l’espace d’un an.

C’est la troisième personne à occuper se poste en l’espace d’un an.
Tout se passait plutôt bien (
Dragnea c’est juste fait incarcérer pour corruption et a donc du laisser sa place à
Dăncilă à la tête du parti) ce gouvernement survivait plus de 6 mois. Mais…


les présidentielles de 2019 arrivent.
Iohannis compte se représenter et est largement favoris. Le problème ne vient pas de là. Il est plutôt que notre première ministre décide se présenter.
Iohannis compte se représenter et est largement favoris. Le problème ne vient pas de là. Il est plutôt que notre première ministre décide se présenter.
Et cela, au lieu de soutenir le candidat de l’
ALD, Călin Popescu-Tăriceanu, son partenaire au gouvernement.
Par conséquent l’
ALD quitte le gouvernement. La première ministre se retrouvant sans majorité dans les deux chambres.

Par conséquent l’

Le
PSD tente bien d’obtenir le soutien de l’
UDMR mais ils le lui refusent.
Le gouvernement est donc renversé le 10 octobre 2019


Le gouvernement est donc renversé le 10 octobre 2019


Elle y fut largement battu n’obtenant qu’un peu plus d’un tiers des voix contre 66,09% pour le président sortant, qui fut donc réélu
15 tweets d’historique et il reste encore l’année 2020 a traverser…
Le 4 novembre 2019 Ludovic Orban (sans accent sinon on change de pays et on perd la démocratie) obtient la confiance pour son gouvernement composé uniquement de membres du
PNL et d’
indépendants.


Il reçoit le soutien de l’
USR, de l’
ALD, de l’
UDMR du
PMP, et même de certains élus
PRO et représentants des
minorités nationales.
Ce gouvernement veut faire de la lutte contre la corruption sa priorité et souhaite dépolitiser l’administration.






Ce gouvernement veut faire de la lutte contre la corruption sa priorité et souhaite dépolitiser l’administration.
Ce gouvernement trébuche néanmoins assez rapidement, avec une réforme électorale concernant les municipales de septembre 2020.
Le
PSD s’oppose à cette dernière et décidée de lancer une motion de censure contre
Orban I. Nous sommes le 5 février 2020
Le


La motion recueille 261 voix en sa faveur, 21 de plus que la majorité exigée.
Le gouvernement chute donc, et l’hypothèses d’élections anticipées est privilégiée.
Mais c’était sans compter sur les mensonges de la Chine populaire et l’arrivée du Covid-19 dans le pays.
Le gouvernement chute donc, et l’hypothèses d’élections anticipées est privilégiée.
Mais c’était sans compter sur les mensonges de la Chine populaire et l’arrivée du Covid-19 dans le pays.
Face à la crise il est décidé d’attendre pour les élections et de former un gouvernement
Orban II de toute urgence.
La confiance est votée le 14 mars 2020, 24 heures après la présentation de ce dernier.
Tous le partis votent la confiance (même le
PSD) sauf
Pro Roumanie.

La confiance est votée le 14 mars 2020, 24 heures après la présentation de ce dernier.
Tous le partis votent la confiance (même le


Un premier confinement sera décidé au printemps mais l’épidémie repris rapidement durant l’été entrainant un retour des restrictions. Un second confinement frappe le pays depuis cet automne même s’il est allégé par rapport au printemps.
Néanmoins en septembre se sont tenues les élections locales.
Un succès en demi-teinte pour le
PNL. Il arrivent premier en voix mais reste deuxième en nombre de conseilleurs ”départementaux” et municipaux, derrière le
PSD.
Un succès en demi-teinte pour le


De plus ils n’emportent que 17 judete contre 20 pour le
PSD.
C’est néanmoins un large défaite pour le
PSD qui perd 15% des voix, 8 judete et surtout la ville de Bucarest au profit de l’
USR-
PLUS.

C’est néanmoins un large défaite pour le



IV. Les enjeux
La campagne semblait devoir se concentrer, comme la campagne présidentielle de 2019, autour de la corruption endémique dans le pays, comme vous l’avez vu plus haut.
La campagne semblait devoir se concentrer, comme la campagne présidentielle de 2019, autour de la corruption endémique dans le pays, comme vous l’avez vu plus haut.
Mais la pandémie de Covid-19 est venue ajouter à ces enjeux, la question de la gestion de la crise sanitaire par le Premier ministre
Orban depuis mars ainsi que la question des conséquences économiques du confinement mis en place ce printemps et à nouveau cet automne.

D’autant plus que les enjeux socio-économiques autour de la pauvreté et de l’émigration de la jeunesse roumaine reste une constante dans le débat politique local.
V. Sondages
Les sondages évoluent peu depuis la fin de l’été en Roumanie, de grandes tendances se dégagent :
-Le
PNL est donné comme arrivant en tête depuis mi-2019, avec un score oscillant entre 30% et 35% depuis le début de la pandémie.
Les sondages évoluent peu depuis la fin de l’été en Roumanie, de grandes tendances se dégagent :
-Le

-Le principal parti d’opposition, au pouvoir jusqu’en 2019, le
PSD a profité de la pandémie. Il est en effet remonté de plus en plus vers les 30% d’intentions de vote après être passé sous la barre des 20% à la fin de l’année 2019.

-L’
Alliance USR-PLUS depuis sa formation, le 15 août 2020, stagne entre les 15 et 18% d’intentions de vote.
-On trouve ensuite 3 partis se situant autour du seuil de 5%, il s’agit de
PRO (parti fondé le 9 octobre 2020, le moins en danger des trois)…

-On trouve ensuite 3 partis se situant autour du seuil de 5%, il s’agit de

…de l’
UDMR (donné en plein dans la marge d’erreur au niveau du seuil électoral) et du
PMP (en augmentation ces derniers mois mais plutôt en-dessous du seuil).


-Enfin parmi les petits partis, l’
AUR, le
PER et le
PPUSL sont ceux pouvant espérer les meilleurs scores (entre 2% et 4%)



La moyenne des derniers sondages paru cette semaine donne :
PNL = 31%
PSD = 29%
USR-PLUS = 15%
PRO = 7%
UDMR = 5%
Seuil électoral de 5%
PMP = 4%
AUR = 3%
PPUSL = 2%
PER = 2%
Autres = 2%





Seuil électoral de 5%




Autres = 2%
Le
PNL semble donc être en mesure de rester au pouvoir suite à ces élections, reste cependant à trouver quelle majorité pour un gouvernement
Orban III ?
L’
USR-PLUS donnerait très certainement une majorité, mais cette coalition anti-corruption va avoir du mal à s’allier…


L’

… avec un parti ayant pleinement participé à la corruption endémique en Roumanie.
Une autre alliance pourrait être envisagée avec le
PMP et l’
UDMR mais cette coalition serait très compliquée à mettre en oeuvre et de surcroît, d’après les sondages, n’aurait pas de majorité.
Une autre alliance pourrait être envisagée avec le

