Bcp de choses ont déjà été écrites sur la #LoiSecuriteGlobale et #Article24 Je propose un petit point "visibilité" à partir de ce cas d'école. Thread👇
Le regard est affaire de pouvoir et de domination : la visibilité est ainsi l'instrument des puissants quand elle est un capital (la vedette, du latin vedere, est celle qui est vue, cf: N. Heinich🤐) et quand elle expose les dominés, en particulier à la surveillance...
… ce que Foucault résume par le lapidaire "la visibilité est un piège". Le pouvoir passe aussi par le fait de dicter ce qui peut ou ne peut pas être vu, comme le "circulez, il n’y a rien à voir" de la police rappelle @nickmirzoeff dans The right to look.
Ainsi, la #loisecuriteglobale coche toutes les cases : dicter ce qui peut ou ne peut pas être vu ( #Article24 ) et dans le même temps soumettre [au] par le regard avec les technologies visuelles de surveillance.
Ce très beau graffiti réalisé sur un mur du Caire en 2011 est légendé "Nos armes, leurs armes". Aujourd'hui on pourrait imaginer un "oeil pour oeil" : caméra-piétons et drônes VS téléphones portables.
On se rappellera d'ailleurs que les caméras-piétons devaient, comme aux US, constituer une réponse pour limiter les dérives (le contrôle au faciès par ex.), mais se retournent contre les victimes :
selon les études réalisées aux US, 1-les images des c-p restent régulièrement inaccessibles même aux avocats potentiels, 2-les effets sur le comportement des policier en intervention sont minimes, 3-l'accès à un enregistrement…
…filmé d'une interpellation favorise la version policière contre la seule mémoire des témoins https://www.wired.com/story/body-cameras-stopped-police-brutality-george-floyd/ et enfin 4-la loi s.g. propose de retransmettre les images en direct au poste de commandement, pour permettre de guider les interventions d'abord...
C'est un autre "capital visuel" (Lisa Parks ici) qui est en jeu. À l’ère de la vision "technologiquement assistée" ou étendue, comment, quoi et quand nous voyons détermine de plus en plus notre place dans un système plus vaste de relations de pouvoir.
À propos du projet états-unien « Digital Earth », présenté en 1998 comme un environnement virtuel contenant la planète entière, c’est à dire une masse de données (images satellites, photographies, modélisations, animations etc.) sans précédent, LP affirme: "nous devons examiner…
… ce que cela signifie pour un pays ou un individu de pouvoir accéder à autant de modes de représentation visuelle et de les contrôler." L'ordre de la visibilité penche donc encore un peu plus en notre défaveur, et nos caméras peineront à inverser la hiérarchie des regards.
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