#Election_US
15/12/20
Trump peut-il enclencher un décret sur l'ingérence de septembre 2018 ?
En l'état, même si ces audits locaux parvenaient à prouver des irrégularités, ils seraient loin d'être suffisants pour invalider le résultat de l'élection générale. C'est à l'échelle du
pays – ou au moins de la totalité des Etats clés – que les irrégularités, si elles existent, devront être démontrées. Et dans cette optique, Donald Trump n'a peut-être pas encore dévoilé tout son jeu. Le chef de l'Etat, qui vient de remercier le procureur général William Barr
pour le remplacer par Jeff Rosen, a retweeté dans la foulée un message dans lequel était repris un essai publié par ce dernier en août.
Dans cet essai Jeff Rosen s'inquiétait de la sécurité des élections, dénonçant «des acteurs étrangers [qui] tentent secrètement» d'en saper la
confiance, soulignant par ailleurs que les «efforts malveillants d'influence de l'étranger» dans les élections étaient «un problème permanent».
Pour faire face à cette menace, le futur procureur général évoquait un décret – passé quelque peu inaperçu – signé par Donald Trump en
septembre 2018. Selon ce décret, «au plus tard 45 jours après la conclusion d'une élection aux Etats-Unis, le directeur du renseignement national (DNI), en consultation avec les responsables de tous les autres départements et agences concernés, procède à une évaluation de toute
information indiquant qu'un gouvernement étranger, ou toute personne agissant en tant qu'agent ou pour le compte d'un gouvernement étranger, a agi dans l'intention ou le but d'interférer dans cette élection.» L'éventuel rapport du DNI – si toutefois il voyait le jour, aucune
information officielle n'ayant filtré à ce propos – pourrait ainsi être remis au chef de l'Etat jusqu'au 18 décembre. L'avocate Sydney Powell, qui travaille en collaboration avec l'équipe de juridique de Donald Trump, bien que de façon indépendante, a d'ores et déjà affirmé dans
une interview au journal The Epoch Times, connu pour ses positions pro-Trump, que les éléments concernant une supposée ingérence étrangère dans l'élection du 3 novembre étaient «plus que suffisants pour déclencher» le décret. Elle accuse notamment le Dominion voting system d'être
lié à des intérêts étrangers. En vertu du texte, le chef de l'Etat aurait alors la capacité de geler les avoirs des personnes incriminées, mais aussi et surtout de nommer un procureur spécial pour enquêter sur cette question. Le cas échéant, le Congrès ne pourrait ignorer les
résultats de cette enquête lors de sa session du 6 janvier prochain. Pourtant pour l'heure, n'en déplaise à Sydney Powell, il semble bien difficile de déclencher ce décret sur la base des éléments actuellement disponibles. C'est peut-être ailleurs que se tournera le chef d'Etat
s'il compte défendre la thèse d'une ingérence extérieure : le 13 décembre, l'agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) a révélé l'existence d'un piratage massif du fournisseur de logiciels informatiques SolarWinds. Or SolarWinds compte parmi ses clients
de nombreuses agences gouvernementales américaines, mais aussi... Dominion voting sytem. Si ce piratage était le fait d'agents étrangers aux Etats-Unis, ce qui reste à prouver, le locataire de la Maison Blanche disposerait alors d'un sérieux argument à faire valoir pour appliquer
ce fameux décret, arguant que la sécurité de l'élection a été compromise. Il pourrait alors espérer réaliser l'impossible : décrocher contre toute attente un nouveau mandat.
Source RT France
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