Souhaitant vous répondre de façon plus détaillée qu'avec un seul tweet @valerecg voici un thread en lien avec celui de @SirYesS25095892

Déjà une distinction droit/application du droit.
Le droit, c'est notamment la loi. Projet ou proposition, amendements, votés par les parlementaires. Avec une idéologie, c'est absolument certain. Pour répondre à un électorat, un fait divers, un problème structurel, etc.
Le droit, c'est notamment la loi. Projet ou proposition, amendements, votés par les parlementaires. Avec une idéologie, c'est absolument certain. Pour répondre à un électorat, un fait divers, un problème structurel, etc.
L'application du droit (pénal), ce sont notamment les enquêteurs et les magistrats.
Être un bon magistrat, ce n'est pas simple. La première difficulté est de se défaire de ses préjugés. Et comme tous les humains en ont, le premier travail du magistrat est d'en avoir conscience.
Être un bon magistrat, ce n'est pas simple. La première difficulté est de se défaire de ses préjugés. Et comme tous les humains en ont, le premier travail du magistrat est d'en avoir conscience.
Cette prise de conscience ne suffit pas. Elle doit, en permanence, guider le magistrat dans ses choix. Pour tenter d'objectiver une situation, d'approcher la réalité, le vécu des justiciables : ce qu'on appelle la vérité judiciaire.
La vérité judiciaire, ce n'est pas la vérité. Personne ne peut se mettre à la place de la victime ou de l'auteur. Seuls eux savent véritablement ce qu'il s'est passé, ce que chacun a ressenti, subi ou fait subir, vécu. Croire que l'on peut y arriver est une duperie.
C'est là la difficulté. Qui dit vrai, qui dit faux ? Ce que je crois ne peut suffire. Parce que mon seul ressenti peut être biaisé par beaucoup d'éléments, il faut objectiver la situation. Sortir de mes croyances. Me baser sur des preuves pour solidifier la procédure.
D'autant que, malheureusement, pour ne rien arranger à la tâche, se glissent parfois dans les procédures de fausses victimes, des personnes accusées à tort, ou des faits inexacts. La justice ne peut pas se permettre de condamner une personne en ayant un doute. Il faut des preuves
Dans le cadre de mon métier, il m'arrive de croire que les faits se sont réellement passés, et de ne pas pouvoir juridiquement les poursuivre parce que je n'ai pas de preuve : huis clos, pas de témoin, pas de trace, rien dans l'enquête de voisinage, nada. C'est la réalité.
La presse et les réseaux sociaux pointent du doigt, jugent, diffament. A les entendre, la seule croyance des victimes devrait nous suffire. Nous "n'écoutons pas", " ne comprennons pas", "sommes laxistes", " pérennisons le système du mâle blanc sis" ...
Il existe des ratés, c'est vrai. Des plaintes non recueillies. Des personnels non formés ou inintéressés. Des victimes non prises en charge. Oui, le nier serait une absurdité. La justice est loin d'être parfaite. J'en suis d'accord.
Mais je les invite toutes et tous à venir en stage dans les commissariats, gendarmeries, et tribunaux (permanence du parquet et audiences). Que le peuple vienne se rendre compte de la complexité et de la diversité des situations qui nous sont présentées.
Que le peuple s'imagine en présidence d'audience, avec ses dossiers et ces justiciables devant lui. Et qu'il tranche, en faisant abstraction de ses préjugés et de son idéologie. Qu'il tranche le droit comme il croit si bien le faire sur Twitter. Impartial qu'il se prétend...