C'est @blackbeautybag qui m'a fait comprendre quelque chose. Nos communautés d'origines sont celles dont nous recevons le plus d'amour mais aussi le plus de sentiments négatifs, et ce pour les mêmes raisons: ces personnes s'identifient le plus à nous.
Je vais voir une personne qui va à des endroits, fréquentent des gens, a une activité professionnelle; etc, qui me font rêver.
Selon ma personnalité, je vais me dire soit: A/ "Ah chouette, ça veut dire que moi aussi je peux réaliser mes projets." ou B/ "Pourquoi lui et pas moi?"
Selon ma personnalité, je vais me dire soit: A/ "Ah chouette, ça veut dire que moi aussi je peux réaliser mes projets." ou B/ "Pourquoi lui et pas moi?"
En Afrique, quand tu deviens visible, on va se demander: "C'est quelle famille?", si c'est une femme: "C'est qui son mari?", si elle n'est pas mariée: "Elle sort avec un gars important, non?"
Tout ça, ce sont des raisons 'légitimes' de 'réussir'.
Tout ça, ce sont des raisons 'légitimes' de 'réussir'.
Si en tant que femme, la société n'arrive pas à lier tes avancées à ta famille/ton mari/tes magouilles plus ou moins claires, il y a toute une catégorie de personnes qui va t'en vouloir. Mais elle va te tolérer à condition que tu "reste humble".
"Rester humble" pour une #VraieFemmeAfricaine, c'est quoi?
Pour faire simple, c'est ne pas dévier d'un iota de la norme établie. Tes opinions, ta manière de parler, de t'habiller, d'occuper l'espace (ou pas), de socialiser, tout doit dire "je connais ma place".
Pour faire simple, c'est ne pas dévier d'un iota de la norme établie. Tes opinions, ta manière de parler, de t'habiller, d'occuper l'espace (ou pas), de socialiser, tout doit dire "je connais ma place".
J'ai déjà parlé ici du coût social de la parole pour les femmes africaines.
Parler, dire vraiment ce que l'on vit et ce que l'on pense, c'est réduire ses chances au mariage, à l'emploi, à l'entreprenariat, à des relations sociales bénéfiques et apaisées.
Parler, dire vraiment ce que l'on vit et ce que l'on pense, c'est réduire ses chances au mariage, à l'emploi, à l'entreprenariat, à des relations sociales bénéfiques et apaisées.
Quand une certaine catégorie de personnes voit des femmes s'épanouir et surtout échapper à ces pressions sociales, l'impuissance s'ajoute à l'aigreur et à l'incompréhension. "Je ne peux même pas faire en sorte qu'elle me donne au moins des gages de son humilité".
Le pire avec cette notion d'humilité appliquée aux femmes, c'est que tu as beau te remettre en question, investir de ton temps pour t'améliorer, écouter des avis contraires, ça ne suffit pas: on s'attend à ce que tu affirmes la supériorité du collectif sur l'individuel.
En Afrique comme dans d'autres parties du monde, une femme arrogante c'est simplement une femme qui ose dire "Je".
J'ai été récemment qualifiée d'arrogante, (et limite de mécréante), parce que j'ai osé dire qu'étudiante, j'avais une vision d'avenir que je m'applique toujours à atteindre.
L'arrogance chez la femme c'est le désir d'auto-détermination.
L'arrogance chez la femme c'est le désir d'auto-détermination.
Une femme africaine qui dit: "Je veux telle carrière.", c'est vu comme de l'arrogance.
Une femme africaine qui dit: "Non, je ne veux pas t'épouser", c'est vu comme de l'arrogance.
Une femme africaine qui dit: "Voici comment j'entends être traitée dans mon foyer.", c'est vu comme de l'arrogance.
Une femme africaine qui dit: "Je ne veux pas compter sur autrui, je veux gagner beaucoup d'argent par moi-même"? (poke @BintouMariamT ) Arrogante!
On peut continuer la liste très longtemps, n'est-ce pas?
Je l'ai déjà dit, la "promotion des femmes" ne m'intéresse pas en tant qu'objectif. Le mien est la fin des inégalités, la fin du patriarcat et l'avènement d'un système qui favorise tous les humains.
Et pour ça on a besoin de plus de femmes "arrogantes" qui osent dire "je".
Et pour ça on a besoin de plus de femmes "arrogantes" qui osent dire "je".