Read on Twitter
C'est dingue cette manière de vouloir s'approprier l'expérience de la galère prolétarienne, pour faire plus prolo qu'on est. Cela est visible dans cette injonction débile à la "pratique" ou à l'expérience de "terrain".
Tout cela est si analogue aux avatars de la technocratie où il faut "être proche des gens", "être sur le terrain", etc. Mais qui croit un instant qu'un gosse de bourge qui va faire le coup de feu devient autre chose qu'un bourge ?
Il est juste un bourge plus expérimenté dans tel domaine et c'est tout. Le plus dur combat sera toujours réservé à ceux qui ne peuvent quitter leur situation, c'est ainsi. Pas la peine de fantasmer une espèce de devenir qui n'est qu'une autre forme de développement personnel
appliqué à la pratique militante et politique : le plus dur combat sera toujours réservé aux pauvres de naissance et pas à ceux qui ont le pouvoir social de jouer aux pauvres, auxmarginaux, aux ennemis d'Etat.
On ne choisit pas de vivre en pauvre sauf chez les rejetons des classes dominantes. Mais c'est alors autre chose qui est en jeu, une affaire personnelle, un problème d'identité. Cela concerne d'assez loin les conditions de lutte des pauvres.
Les pauvres n'ont pas à faire les frais des problèmes narcissiques des gosses de bourges. Les stratégies foireuses car en fait dirigées par narcisse, n'ont pas à être supportées par ceux qui payent déjà le prix fort d'exister.
